À propos

L’équipe EHGO (Epistémologie et Histoire de la Géographie est l’une des trois équipes de l’UMR 8504 Géographie-cités

L’équipe Épistémologie et histoire de la géographie (EHGO) existe sous cette appellation depuis 1987, date à laquelle elle prit le relais du Centre de géohistoire, fondé en 1969 par Philippe Pinchemel et Michel Mollat. Elle a été dirigée par Marie-Claire Robic puis par Jean-Marc Besse, avant ses directeurs actuels. Elle est en France la seule équipe CNRS dédiée à ses champs de compétence, et l’une des rares structures de ce genre dans le champ de l’histoire des sciences humaines. Elle a participé à de nombreuses initiatives interdisciplinaires dès les années 1970-80 (GRECO Histoire du vocabulaire scientifique, Programme Interdisciplinaire de Recherches sur l’Environnement, etc.) et n’a cessé depuis de dialoguer avec d’autres historiens et épistémologues des sciences humaines. Elle a également été partie prenante de nombreux partenariats internationaux (avec des collègues allemands, espagnols, britanniques, brésiliens, etc.). À partir des années 2000, elle a ouvert son périmètre à de plus larges « savoirs de l’espace », incluant des travaux d’architectes et d’urbanistes, d’ingénieurs, de paysagistes, d’aménageurs, etc. Elle a également refait une place à la géohistoire et à la géographie historique.

L’équipe EHGO a développé un savoir hautement spécialisé, nourri de l’ensemble des transformations de l’historiographie et de l’épistémologie des champs qui lui sont connexes. Elle a défendu une professionnalisation précoce (dès le master) de spécialistes en histoire de la géographie et des savoirs sur l’espace, en s’associant dès 1987 à la création du DEA Analyse théorique et épistémologique en géographie (ATEG), devenu M2 Géoprisme. Elle a toujours valorisé ou impulsé un travail collectif, ouvert sur des partenaires extérieurs à elle. S’attachant à mettre à jour l’élaboration des savoirs géographiques, y compris dans leur inscription matérielle (Atlas, livres, collections…) et leur fonctionnement symbolique, elle n’en néglige pas pour autant l’histoire sociale des savants ou les contextes politiques ou cognitifs, dans une perspective qui se veut résolument dialectique. Dans son dialogue avec des producteurs de géographie ou de savoirs voisins, elle met l’accent sur une histoire longue des objets et sur les effets configurants des médiations (cartes, textes, schémas, catégories…) et des enjeux politiques, sociaux et institutionnels. Pour le dire autrement, la fabrique de la connaissance est son horizon.

Aujourd’hui, l’équipe EHGO dialogue avec de nombreux collègues européens (Allemands, Hongrois, Polonais, Espagnols, Italiens, Britanniques…), Latino-Américains (Brésiliens, Chiliens, Argentins) et Africains. Elle est très étroitement liée à des historiens des sciences (humaines ou non), à des sociologues, des historiens, des politistes, des historiens de la linguistique. Son spectre d’expertise court de la Renaissance au xxie siècle, temps long qui ne lui fait pas lire la géographie, les savoirs sur l’espace ou l’urbain comme « éternels » ou « immuables », mais précisément comme engagés dans une historicité complexe et enchevêtrée. Compréhensive dans son programme, elle est également critique, en ce sens qu’elle ne tient aucune doxa pour acquise et naturalisable.

Actualités

L’équipe E.H.GO poursuit depuis 2018 avec la Bibliothèque interdisciplinaire de la Sorbonne (BIS) un programme de valorisation de fonds relevant de l’école française de géographie (EFG). La Bibliothèque de l’Institut de géographie et des laboratoires de recherche parisiens, dont Géographie-Cités, détiennent des collections témoignant de l’importance de sa production scientifique et des formes multi-supports qu’elle a développées (périodiques, monographies, manuels, atlas, congrès, archives, plaques de verre…). Le programme « École française de géographie » se construit en lien avec un comité d’orientation réunissant plusieurs partenaires : la Bibliothèque nationale de France, dont la BIS est pôle associé, la bibliothèque Mazarine, la bibliothèque ULM-LSH de l’ENS, le laboratoire PRODIG, notamment (responsables scientifiques pour E.H.GO : Olivier Orain, directeurs scientifiques des projets en cours : Gaëlle Hallair, Marie-Claire Robic, Jean-Louis Tissier).

Nous pouvons signaler les réalisation suivantes :

– L’organisation, à la bibliothèque Mazarine au printemps 2018, d’une exposition et d’une journée d’études consacrées à Albert Demangeon, accompagnées du catalogue, Un géographe de plein vent. Albert Demangeon (1872-1940), édité par la Bibliothèque Mazarine et les Éditions des Cendres (2018).

– La création en novembre 2018 de deux expositions virtuelles consacrées à Vidal de la Blache : l’une « Sur les pas d’un géographe » (avec version en portugais), accompagnant la mise en ligne sur NuBIS des carnets de Paul Vidal de la Blache (BIS et équipe E.H.GO), et l’autre dédiée aux relations de celui-ci avec l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (ENS et équipe E.H.GO).

– La publication en décembre 2019 d’un carnet de terrain de Vidal de la Blache (Carnet 9. Allemagne&Varia. Présentation par Marie-Claire Robic et Jean-Louis Tissier) par les éditions Macula.

– La réalisation d’une exposition virtuelle à propos d’Emmanuel de Martonne : « La Roumanie de De Martonne : carnets de terrain » (mars 2020) (Gaëlle Hallair).

Entrent dans ce programme École française de géographie la valorisation des très riches collections géographiques accessibles sur Gallica et celle des ressources de la photothèque en ligne de l’UMR PRODIG permettant d’accéder à la collection de plaques de verres constituée à l’initiative d’E. de Martonne (1873-1955).`

Depuis novembre 2020, la BIS présente dans son site NuBIS , aux côtés des expositions, un fonds numérique rassemblant ses collections : la collection « Autour de l’école française de géographie » ark:/15733/m28d rassemble actuellement deux sous-collections (imprimés et manuscrits) consacrées aux carnets de terrain et aux publications de Vidal de la Blache ark:/15733/m5t6

 et de De Martonne ark:/15733/m5vh